Qui suis-je ?

Docteur en sciences économiques, je suis qualifié aux fonctions de Maître de Conférences par la section 05 (Sciences Économiques) du Conseil National des Universités. Chercheur associé aux laboratoires IDHE.S et CEPN, mes thèmes de recherche portent sur la monnaie comme dispositif de coordination et sur les contraintes et restrictions que la nature monétaire et fragmentée des économies contemporaines font peser sur l'instauration d'échanges (écologiquement) égaux, dans une perspective centre-périphérie.

Mes travaux renvoient à trois grands champs : le premier consiste en une socio-économie critique des alternatives monétaires, visant à préciser la portée des tentatives de systèmes monétaires alternatifs, ainsi que leurs limites, au moyen d'une démarche interdisciplinaire et multi-méthodes. Le second renvoie à un travail d'opérationnalisation empirique des catégories de l'économie politique classique, qui articule une lecture du Capital à la fois unitaire, temporaliste et comptable. Le troisième tient à la perspective d'un institutionnalisme monétaire renouvelé, qui opère une série de décalages vis-à-vis des conceptions institutionnalistes usuelles. En amont de sa codification institutionnelle, qui est le point de départ habituel de ces dernières, j'envisage l'argent comme un rapport social propre des économies marchandes. L'éclectisme méthodologique trouve son unité dans une démarche dont l'origine est la définition de l'argent comme rapport social, qui mobilise des catégories ayant recouvré leur caractère empirique. La liste de mes productions est ici.

J'ai travaillé en thèse sur la MonedaPAR, crypto-monnaie sociale initiée par le Mouvement National des Entreprises Récupérées (MNER), l'organisation historique des entreprises récupérées argentines. J'étudie ce système monétaire alternatif dans cadre d'une enquête à méthodes mixtes. Celui-ci est à la fois héritier du Trueque, la plus grande expérience récente de monnaie sociale, dont il esquisse le dépassement technologique par l'usage de la blockchain, initiative des entreprises récupérées du MNER, qui tentent de porter l'autogestion au-delà des murs des ateliers au niveau de la circulation des marchandises, et potentiellement intégrable dans les circuits fiscaux de certaines municipalités, ce qui constituerait un prolongement des quasi-monnaies provinciales, dont l'émission est récurrente dans l'histoire du pays. La MonedaPAR figure ainsi une quasi-monnaie municipale reproduisant la forme du Trueque en l'articulant aux entreprises récupérées. Tout l'enjeu du travail de thèse est alors de prendre au sérieux la présentation de l'expérience par ses fondateurs et promoteurs comme une alternative. Un résumé détaillé de la thèse peut être consulté ici.

Au-delà de plusieurs projets d'écriture collectifs et de mes projets de recherche en cours (http://raphaelporcherot.netlib.re/s/page-perso/page/recherche, dont on retrouvera le détail ici, je suis actuellement inséré dans deux programmes interdisciplinaires ayant remportés des appels à projets : coordonné par Ricardo Orzi, Moneda y Financiamiento para una economía alternativa. V°Etapa ; coordonné par Fanny Gallot et Paola Lenguita, Reconnaissance et valorisation du travail reproductif dans les quartiers populaires. 

Domaines et thèmes de recherche

Généraux

  • Théories économiques de la monnaie 

  • Institutionnalismes monétaires

  • Économie classique

  • Socio-économie de l’argent

Spécifiques

  • Innovations monétaires et blockchains

  • Échange (écologiquement) inégal

  • Relations centre-périphérie

  • Économies latino-américaines